Le début et la fin
Samedi 29 Janvier 2022
L’enfant joue ? Regardons le bien. Vu des yeux d’adulte, pensé par l’esprit d’adulte, oui, il joue. Or l’enfant ne s’explique que rarement sur le fond de ce qu’il fait. Il raconte un peu l’histoire qui vibre dans sa tête, la suite qui l’anime ; mais leur raison, très peu.
Il est fréquent qu’on observe qu’il copie. Ce que font les grands, les mêmes gestes, reprenant parfois les mots assemblés en phrases un peu toutes faites, plutôt convenues. Pourtant, il modifie le cours des choses, raison de ce qu’on dit qu’il joue. Il y glisse ce qui vient vraiment de lui. Sous l’apparente action qui reprend celle des grands, il anime la sienne, lui inculque ce qu’il reçoit pour juste, l’inspire de ses observations, il dresse ses remarques, ses objections, les corrections qu’il voudrait pourvoir apporter à ce monde qu’on lui enseigne, auquel on l’oblige. Le petit a très vite un sens aigu de l’injustice et tout petit qu’il soit il ne la tolère pas, il pense autrement. Il y a juste qu’il est contraint à faire comme. Parce que personne n’envisage vraiment d’écouter ce qu’il a à dire, ce qu’il pense. Trop petit qu’il est, pense-t-on, pour bien percevoir le nécessaire et l’indispensable. Mais pour lui, l’indispensable, c’est la justesse, le nécessaire c’est la justice.
Et tout petit qu’il est, justement parce qu’il est petit, il ne veut pas de ce qu’on lui tend. Cela lui semble incohérent.
Il y a du « primitif » en lui. Il n’a pas encore reçu la totalité du bagage qu’on veut lui faire porter. Il pense naturellement : selon la nature et non selon ce que l’homme très socialisé veut que soit le monde.
C’est pour cela que l’enfant reprend souvent les attitudes agressives, parfois violentes qu’il a observées autour de lui. Il a bien compris que c’est un moyen de faire radicalement remarquer un refus de ce qui est. Le refus de se soumettre, celui d’épouser l’amoncellement de normes toutes faites sensées régir la relation entre les humains. Le petit animal en lui est rebelle.
Et il a raison !
Nous avons oublié cette part de nous qui voulait tout construire selon notre conception, nos idées, nos inspirations d’alors. Car nous avons été dressés, comme des animaux apprivoisés, pour effectuer ce qu’on attend d’eux. Des générations de conventions policées nous ont été infligées, à contre-courant de ce que nous sommes par essence : des êtres nés pour être libres et en accord avec l’équilibre qui devrait être celui dans lequel nous vivrions si la raison inextricablement préfabriquée n’avait été ourdie pour aligner les vies, inculquer un ordre bien précis mais totalement artificiel. Ordre de l’esprit de tout celui qui veut ou qui accepte le pouvoir.
Le vrai pouvoir ? C’est celui de vivre en cohésion avec ce qui est à l’origine malgré et avec les différences, enrichi par elles, plus forte, plus innovante chaque fois qu’en apparaît de nouvelles.
Alors vous qui regardez l’enfant jouer—non ! vivre—réapprenez à le respecter, tout comme lui respecte ce qui intuitivement est et fait le vivant.
Le vivant : pas ce que l’homme en a décidé.
Notre terre qui êtes aux cieux...
Le 6 Décembre 2021
Je marche dans la campagne. J’allais écrire MA campagne, quelle impropriété ! C’est que, voyez-vous, je la sens mienne tant j’éprouve de lui appartenir.
Je marche dans la campagne et je la trouve furieusement belle. Belle en tout et partout : elle n’a de cesse qu’elle ne me ravisse. Ravi dans les deux sens du terme. Sans faire montre qu’elle m’emprisonne dans ses lacis, comme le paraît le « Ravi » de la crèche provençale, subjugué par la beauté du moment, par son mystère, en mon esprit il y a de cela.
Fait-il sombre quand la lourdeur opaque des nues enveloppe jusqu’à la lumière du jour, le froid crucifie-t-il le vivant dans ses gangues, l’ardeur harassante de l’astre écrase-t-il toute velléité de mouvement ou quand la nuit étale son mystère, je fonds de ravissement devant tels déploiements de force, d’équilibre, de raison, interloqué par cet art des successions des périodes. Tout cela est si juste, si pesé. La nature, rien qu’en s’exprimant, révèle son éminent sens de la justesse.
Certains d’énoncer : « Et Dieu dans tout ça ? » Il n’y a pas d’autre Dieu que d’être. En une bonne part, en équilibre, simplement, de soi. Il est vain, je crois, d’imaginer quelque supériorité d’une entité particulière. La magnificence est dans l’ensemble, son agencement, le cours de la vie qu’elle y fait régner, s’entremêler en rais de celle toute proche, s’unir semble-t-il parfois contre raison, alchimie de ce qui est.
« Mais l’homme… » dites-vous. Ah l’Homme, genre dont hélas je suis, quel vilain, quel être vain s’autorise-t-il à se perpétuer…
Quand des mots venus du fond des âges lui prêtent une raison supérieure, les hommes s’en accaparent et ourdissent cette forme de déraison qui fleurit partout : le pouvoir. L’homme, l’Élu ? Allons donc ! C’est de lui-même qu’il s’est élevé au-dessus de tout, se prenant pour ce dieu qu’il érige de toute pièce, se l’appropriant pour servir ses desseins et ne se fourvoyant alors que d’avantage.
L’homme semble ignorer la métaphore que recèlent ces dires venus de si loin, dont on ne sait trop s’ils on été transcrits dans leur exactitude ou déjà empreints de cette pitoyable vanité qu’il n’a, depuis, qu’eu le cœur d’exacerber.
Ce qu’il y a de pire chez cet être inconsidérant et fat, c’est que non content d’user la vie, les autres êtres, au nom de son profit, il poursuit, inassouvi, en écrasant ses semblables, en avilissant une part, l’utilisant contre une autre afin de l’aveulir, se garantir la plus belle part… Le sait-il : pour un jour s’annihiler et tout le vivant avec lui.
Je reste donc dans « ma » campagne. Ma place y est et je suis sienne. Point encore suffisamment peut-être, je la respecte et n’attends que de la servir. J’espère, au quotidien, ne pas me leurrer dans les pas que je déploie. Et j’attends d’elle qu’elle m’enseigne tout ce qu’on m’a désappris.
Je suis de ceux qui optent pour la mondialisation. Mais ne vous méprenez pas. Point par l’homme mais par le monde, lui-même, notre Terre.
L'enfant et l'oiseau
Le 28 Novembre 2021
L’enfant joue seul, dehors. Il déambule autour de la maison, successivement dans la cour et dans le jardin, puis la cour, puis le jardin… Il est vraiment seul. Nul n’a vraiment conscience d’où il se trouve. Lui se sait libre de tout regard, de toute écoute.
Ou plutôt non : il sait très bien qu’autour de lui grouille toute une foule de vies. De l’ordinaire visible au tout petit vivant, du mobile à l’immobile, jusqu’au vent. Cela ne le dérange pas. Il fait partie de cette foule de vies.
Quelqu’un passerait à proximité pourrait l’entendre. Au bruit très raisonnable qu’il fait, mais aussi à sa voix : il parle. Ou il chante. Cela dépend du moment. Cela dépend de son jeu. Tranquillement il raconte. Point forcément ce qu’il fait. Il ne décrit pas à quelque virtuelle présence ce qui se passe. Il joue. Et son jeu raconte une histoire où il est acteur libre.
L’oiseau ne s’effarouche pas de sa présence. Il s’écarte seulement en petits bonds ou en un vol court, de trop d’approche de l’enfant. C’est une présence. Pour l’oiseau. Pour l’enfant. Pour chacun cela compte. Cela est important. C’est la force du moment de la vie, impériosité du jeu.
Ah non ! N’approchez pas. Sans vous voir, sans vous entendre, il aurait conscience de votre présence et cela changerait tout. Le ton de sa voix, l’insouciance de son chant, l’immobilité de l’air. Tout serait modifié. Indiciblement mais inéluctablement. L’oiseau se méfierait, forcément. Aussi. Mais ce n’est pas ça qui influencerait l’enfant. Enfin… pas directement. C’est dans l’air : vous seriez là.
Mais vous ne m’écoutez pas. Votre curiosité l’emporte. À moins que ce ne soit le sentiment ineffable que la belle insouciance, la merveilleuse spontanéité de ses gestes, de sa voix, de ses mots, de son chant, de la tranquillité confiante de l’oiseau, vous soient incongrues. Et tout change.
Bien sûr, vous ne le savez pas. Vous n’étiez pas là avant. L’enfant jouait. De toute sa pure innocence. Et l’oiseau jouait de cette insouciance. Maintenant vous êtes là. L’innocence, insouciance ont disparues.
Et même : tout est changé. Rien n’est plus primordialement vrai. Et même : vous le savez. Mais vous ne l’admettez pas. Peut-être même ne l’admettrez-vous jamais. L’enfant, l’oiseau, si.
C’est toute la vie qui est ainsi aujourd’hui. Fausse. Fausse par manque de respect envers ce qui est. Impériosité du besoin que tout n’existe qu’en fonction de vous.
L’enfant est naturellement présent. Rien de cela n’est plus quand on décide de notre présence, quand bien même cela nous est inconscient.
Le monde vit ainsi : sous l’emprise de ceux qui veulent être présent.
...
Le 31 Octobre 2021
J’avais envisagé un titre, plusieurs, pour ce billet.
Paradigme : mais je ne souhaite pas initier de modèle. Guerre : cela n’est jamais de mon fait et aussi figuré que puisse être usé du sens du terme c’est une démarche bien trop agressive il me semble. Révolte : cela aurait pu ; or il se trouve que les individus n’y sont plus portés, trop attachés à ce qu’ils ont, biens ou prérogatives. Révolution : je lui reproche de toujours s’achever par un retour à l’état antérieur…
Et le mot qui conviendrait ne me vient pas. Il me semble que c’est dû au fait que la situation est à ce point nouvelle qu’il faudra inventer un terme. Alors dire ce dont il s’agit, sans l‘annoncer, de sorte que nul ne se méprenne, tant sur l’évocation que sur mes intentions.
Sans que l’on puisse dire que la dichotomie entre la vie qu’on nous propose et l’attente qu’en ont bien des individus est à son comble, tant la situation s’est déjà présentée, il faut reconnaître qu’il n’y a plus de corrélation entre les attentes d’état et celle de la population. Il nous faut reconnaître je crois que les termes si beaux, si évocateurs qui font la devise de notre pays, qui ornent bien des frontons de bâtiments symboliques, de l’exigence démocratique de notre conception de la France ne sont plus l’expression de la réalité, pas plus que la démarche de tout ce qui fait notre nation.
L’utilisation qui est faite de cette devise est aujourd’hui usurpée. Elle n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était sensée évoquer de la France. Elle a perdu sa force d’emblème. On la voit même s’exclure de toute revendication de ses habitants. Bien sûr, nous souhaitons tous, ou presque, que la liberté, dans sa manifestation la plus profonde soit effective. Force nous est faite de reconnaître que son expression est de beaucoup très différente d’un individu à un autre. Bien sûr l’égalité est une attente des plus légitimes, partagée par une majorité de Français ; même s’il faut admettre que ses plus fervents défenseurs sont ceux qui n’en bénéficient pas, en bien des situations et en regard de ce que s’accordent certains qui hélas décident pour les autres. Quant à la fraternité, elle n’est plus un emblème en France. Elle n’est plus le drapeau des intentions. Ceux qui la pratiquent, vraiment, ont depuis longtemps compris qu’elle s’exerce moins qu’elle ne se revendique. Qu’elle s’exprime plus de fait que chez et par les êtres généreux. Elle est finie, abolie, vilipendée, conspuée par les égoïstes, les tenants du pouvoir et les ostracistes, de plus en plus nombreux.
Je cherche depuis longtemps à comprendre tout cela.
Rien ne semble établi. Les mots restent des mots. Porteurs d’idées, parfois de grandeur, bien rarement signatures aujourd’hui de ce qui est, les mots deviennent de pales images, vestiges mythologiques de ce qu’ils sont censés représenter ou évoquer.
C’est la « Tour de Babel » qui s’effondre à nouveau !
Alors quoi ?
Il me semble qu’il nous faille réinventer la vie en commun, fondre l’individualisme dans le basalte de l’oubli. Je crois que nous nous devons de redevenir sauvages pour parvenir à coexister en bonne entente.
Mais sauvages, non pas dans le sens agressif qu’on évoque par ce terme, dans celui d’esprit d’indomptabilité, loin de toute cette domesticité qu’il est tenté depuis trop longtemps d’infliger aux sujets de la société.
Soyons sauvages ! C’est-à-dire neufs devant les éléments. VIVANTS. Terriblement vivants.
Le juste fil
Le 19 Avril 2021
Il y a dans le monde de très nombreuses régions merveilleuses. Leur découverte rend souvent baba d’admiration. C’est l’Univers qui nous l’offre, dans sa grande générosité, sa magnificence. Or, puisque nous avons seulement notre monde qui nous soit accessible, c’est une infime partie de l’existant. J’y vois un prodigieux appel à l’humilité.
Et là, on touche un autre monde. A mon sens, il est tout aussi passionnant à explorer, source d’infinies et profondes découvertes : le monde de l’esprit.
Bien sûr, il y est plus difficile, moins spontané, de s’ébaubir. Pourtant, les étendues y sont tout aussi gigantesques et incommensurables qu’en le monde physique. Les méandres et autres circonvolutions qui le constituent sont tout autant époustouflantes à mes yeux.
Comme dans le merveilleux monde qui nous entoure, nous nourrit, nous accueille, il est des lieux très sombres, cauchemardesques et s’il n’était les mécanismes prodigieux qui les érigent, ils seraient bien âpres à découvrir. Car ils sont dignes, tout de même, d’un grand intérêt. Heureusement ce monde de l’esprit connait ses merveilles, recèle des qualités admirables. Parmi elles, l’une m’est chère entre toutes : la probité. Outre l’exigence qu’elle requiert, c’est plus particulièrement sa rareté et son exemplarité qui m’attirent, me ravissent. Elle est si précieuse que je m’étonne du peu d’individus enclins à la faire leur.
Ses courbes, sa grâce, l’incroyable aptitude à se faire respecter me la rend incomparable. C’est une maîtresse exigeante, oui, mais quelle satisfaction, quel bonheur de l’honorer. Elle vous berce de volupté, vous couvre de bienfaits, vous entoure de réjouissances, vous… et, au-delà de s’en habiter réellement, profondément, elle est si difficile à rencontrer ! Car, il faut bien le dire, comme tout joyau, elle s’offre à une forte propension à être contrefaite. On touche alors au calcul, au sournois, à l’injustice, tous terreaux de l’opprobre, son antonyme. Elle est alors parée d’habits qui l’avilissent, ou, plutôt non, ce n’est pas elle qui est avilie—elle restera à jamais si pure ! —mais celui qui fomente la supercherie.
Je ne vais pas m’attarder à l’étalage des exemples. C’est inutile. Et c’est si difficile à démontrer, à prouver. D’autant que cela peut nuire, ce qu’en tout je redoute. Je suis d’ailleurs bien tranquille : il faut effrontément manquer de scrupules pour la priver ainsi de respect
Et après tout, au fond, chacun sait bien ce qu’il lui doit. Chacun connait très parfaitement ses propres manquements à son respect. Je m’étonne d’ailleurs (mais ce doit être ma naturelle propension à la naïveté) que cela ne dérange pas davantage tout celui qui ainsi se fourvoie ! Il faut sacrément manquer—de scrupule, donc—d’amour-propre, d’esprit de loyauté, de droiture… et honnêtement—justement—je reste toujours coi qu’on puisse un tant soit peu si éhontément s’exonérer de respect, envers les autres, déjà, mais encore pis envers soi.
Parler des causes de tout cela ? Il vaudrait mieux chercher à résoudre l’imposture.
Or, chez chacun, le moyen, la manière réside dans l’exemple ou il emploie sa forfaiture.
L'homme nait anarchiste
Lundi 6 Juillet 2020
Communément, on considère le vivant comme la manifestation de ce qui progresse, évolue dans les êtres en général et les formes moins identitaires telles les plantes, ce qui pousse. Je ne m’arrête pas à cette conception. J’y adjoint tout ce qui se transforme. On ne sait jamais assez considérer ce qui nous dépasse, voire ce qui nous englobe.
Se pose l’acceptation de la Vie. Mais qu’est-ce la Vie ?
L’homme qui se dit supérieur en tout parce que sa conception à l’égard du vivant est suprêmement régi par l’intelligence dont il se conçoit l’expression la plus évidente, aboutie, donne de la vie une définition de la vie comme « l’ensemble des phénomènes biologiques communs aux êtres organisés qui évoluent de la naissance à la mort » dans un dictionnaire et pour l’Académie Française « l’activité spontanée propre aux êtres organisés, qui se manifeste chez tous par les fonctions de nutrition et de reproduction, auxquelles s’ajoutent chez certains êtres les fonctions de relation, et chez l’homme la raison et le libre arbitre ».
C’est faire fi de ce qui anime le vivant plus inerte. Et aussi des manifestations qui bien souvent dépassent l’entendement de l’homme. Toutefois il semble logique qu’il en soit ainsi si l’on prend en compte que c’est l’homme qui en décide, l’homme qui définit les choses, lui qui explique tous les phénomènes en se référant et en s’appuyant sur son intelligence. On me permettra ici d’élargir la conception de la vie.
La Vie est ce qui anime. Et par là il faut accepter jusqu’à l’évolution de la matière dans l’absolu. C’est parce qu’on évalue les choses à l’aune de ce qui nous est perceptible, dans une durée qui nous est perceptible, à l’échèle de la durée de la vie qui nous habite. Car nous ne sommes pas la vie. Nous ne représentons qu’une forme de son expression. Certes, nous, les hommes, sommes en mesure d’expliquer en grande partie ce qui nous entoure. Mais nous ne faisons qu’au travers de notre perception des choses et de la compréhension qu’on en a. Rien ne dit que ce concept est absolu, qu’il est acceptable par toute forme, expression de la vie. Nous ne sommes pas en mesure de percevoir toute la manifestation de la vie, non plus le ressenti que peuvent en avoir les choses animées par la vie. C’est dû au fait que nous n’accordons à l’intelligence que sa forme qui existe en nous.
Je ne me situe pas, idéologiquement, dans cette tendance qui admet la création comme point de départ de la vie. Et je ne tends pas à l’évolution la capacité d’exprimer toute chose.
Selon ma conception, il faut penser, comprendre, admettre bien plus largement l’expression du vivant. Quitte à provoquer un tôlé, je dis que le vivant est partout et qu’il a l’amabilité de nous inclure. « La Vie est ce qui anime la matière » ai-je dit. Il faut donc admettre qu’elle habite toute chose, confère une expression propre à chaque chose et pour une durée qui lui est toute aussi propre, aussi variable puisse-t-elle y être. Elle habite, anime, s’exprime par des manifestations très variées. Et elle quitte parfois son hôte, jusqu’à interrompre définitivement, perpétuellement son animation. Nous, humains, appelons cela la mort. La mort serait donc l’état de ce qui n’est plus vivant. Je pense que c’est un peu court ! Déserté par la vie, la matière continue son évolution, celle-ci se dégradant le plus souvent, se transformant, son infime partie qui la constitue étant « récupérée » par la matière vivante qui en a besoin pour continuer à vivre.
Le vivant, ce qu’on nomme la vie des êtres, est l’évidence que la Vie existe. La Vie est une dimension qui nous dépasse. Elle a la gentillesse de nous animer. Soyons lui reconnaissants et soyons humbles devant elle. Je dirai ailleurs jusqu’où elle s’exprime.
La Vie
Lundi 6 Juillet 2020
Communément, on considère le vivant comme la manifestation de ce qui progresse, évolue dans les êtres en général et les formes moins identitaires telles les plantes, ce qui pousse. Je ne m’arrête pas à cette conception. J’y adjoint tout ce qui se transforme. On ne sait jamais assez considérer ce qui nous dépasse, voire ce qui nous englobe.
Se pose l’acceptation de la Vie. Mais qu’est-ce la Vie ?
L’homme qui se dit supérieur en tout parce que sa conception à l’égard du vivant est suprêmement régi par l’intelligence dont il se conçoit l’expression la plus évidente, aboutie, donne de la vie une définition de la vie comme « l’ensemble des phénomènes biologiques communs aux êtres organisés qui évoluent de la naissance à la mort » dans un dictionnaire et pour l’Académie Française « l’activité spontanée propre aux êtres organisés, qui se manifeste chez tous par les fonctions de nutrition et de reproduction, auxquelles s’ajoutent chez certains êtres les fonctions de relation, et chez l’homme la raison et le libre arbitre ».
C’est faire fi de ce qui anime le vivant plus inerte. Et aussi des manifestations qui bien souvent dépassent l’entendement de l’homme. Toutefois il semble logique qu’il en soit ainsi si l’on prend en compte que c’est l’homme qui en décide, l’homme qui définit les choses, lui qui explique tous les phénomènes en se référant et en s’appuyant sur son intelligence. On me permettra ici d’élargir la conception de la vie.
La Vie est ce qui anime. Et par là il faut accepter jusqu’à l’évolution de la matière dans l’absolu. C’est parce qu’on évalue les choses à l’aune de ce qui nous est perceptible, dans une durée qui nous est perceptible, à l’échèle de la durée de la vie qui nous habite. Car nous ne sommes pas la vie. Nous ne représentons qu’une forme de son expression. Certes, nous, les hommes, sommes en mesure d’expliquer en grande partie ce qui nous entoure. Mais nous ne faisons qu’au travers de notre perception des choses et de la compréhension qu’on en a. Rien ne dit que ce concept est absolu, qu’il est acceptable par toute forme, expression de la vie. Nous ne sommes pas en mesure de percevoir toute la manifestation de la vie, non plus le ressenti que peuvent en avoir les choses animées par la vie. C’est dû au fait que nous n’accordons à l’intelligence que sa forme qui existe en nous.
Je ne me situe pas, idéologiquement, dans cette tendance qui admet la création comme point de départ de la vie. Et je ne tends pas à l’évolution la capacité d’exprimer toute chose.
Selon ma conception, il faut penser, comprendre, admettre bien plus largement l’expression du vivant. Quitte à provoquer un tôlé, je dis que le vivant est partout et qu’il a l’amabilité de nous inclure. « La Vie est ce qui anime la matière » ai-je dit. Il faut donc admettre qu’elle habite toute chose, confère une expression propre à chaque chose et pour une durée qui lui est toute aussi propre, aussi variable puisse-t-elle y être. Elle habite, anime, s’exprime par des manifestations très variées. Et elle quitte parfois son hôte, jusqu’à interrompre définitivement, perpétuellement son animation. Nous, humains, appelons cela la mort. La mort serait donc l’état de ce qui n’est plus vivant. Je pense que c’est un peu court ! Déserté par la vie, la matière continue son évolution, celle-ci se dégradant le plus souvent, se transformant, son infime partie qui la constitue étant « récupérée » par la matière vivante qui en a besoin pour continuer à vivre.
Le vivant, ce qu’on nomme la vie des êtres, est l’évidence que la Vie existe. La Vie est une dimension qui nous dépasse. Elle a la gentillesse de nous animer. Soyons lui reconnaissants et soyons humbles devant elle. Je dirai ailleurs jusqu’où elle s’exprime.
Derniers commentaires
Bonjour Etienne j'aimerai avoir de tes nouvelles,je peins toujours
Amitiés Suzanne
j'aime vos aquarelles ou l'on peut frôler la sensibilité dans la touche fondue ou émane le mystère
quel plaisir ce voyage a travers vos mots qui nous laisse un gout miel et d'encore
Merci beaucoup Anne