Bienvenue dans mon univers
extrait (page21)
Tu vas bientôt me quitter et je le déplore. C’est beaucoup trop tôt. Je nous voulais plus de temps encore. Je peux même te le dire : j’ai envie que tu finisses ta vie auprès de moi. J’ai prévu cela et commencé de m’organiser en ce sens. Nous n’en aurons pas le temps, ni les circonstances, tant pis. Il me manquera donc plusieurs années de ton regard, je vais devoir faire sans. Il faut que je me prépare. Cela ne va pas être facile tu sais. Je comptais tellement dessus. Seulement il faut savoir rester lucide et objectif et les pères sont là pour partir avant les fils, dans l’ordre des choses. Il m’aura plu que nous partions ensemble, du moins pas si longtemps que cela l’un après l’autre. Je dois reconnaître et me rappeler que tu as vécu trente années sans moi. Il faut donc que j’intègre qu’il me faudra, au moins—j’en ai de fait très envie en matière de durée de vie, voire même plus—trente ans de vie sans toi. Je te fais un aveu : je compte vivre bien plus vieux que cela, mais ce n’est pas entièrement moi qui vais en décider et je n’ai pas pris assez de précautions pour ça. Je vais donc devoir vivre avec toi mais d’une autre manière. Tu le fais bien aujourd’hui quant à ton père et ta mère. Toujours l’ordre des choses de la vie. Et puis, je sais bien, tu me l’as dit, tu ne souhaites pas t’éterniser ici-bas.
Nous avons pourtant, j’en suis sûr, bien des choses à nous offrir encore. A nous d’en trouver le moyen, de poursuivre notre route d’une autre manière. Nous avons pour nous les lettres. Je sais, vas-tu me dire, que tu n’as plus guère de temps ni de tranquillité d’esprit pour t’y consacrer. Je me permets cette objection : que vas-tu faire du temps que tu ne pourras consacrer à aider maman autant que tu le faisais avant l’intervention puisque tes forces pour l’heure ne te le permettent pas ? Tu vas lire ? Peut-être. Mais ne m’as-tu pas dit que tu y avais peu de goût ces temps-ci ? Une autre lecture alors ? Je vais te proposer la mienne. En me débrouillant bien, je devrais parvenir à t’envoyer trois de mes quatre livres. Il va juste falloir qu’Isabelle m’y aide un peu. Nous ferons ainsi d’une pierre deux coups, elle a tant envie de me lire, de tout connaître de moi. Et puis il y aura ce livre. Il avance assez vite et je peux te le faire parvenir au fur et à mesure. Cela comporte un risque pour moi : celui que tu m’objectes que tout n’est pas exact. Sans avoir tort tu ne sauras avoir pleinement raison. C’est mon livre autant que le tien, ce sont mes pensées, c’est ce que j’ai vécu au travers de toi ou grâce à toi. Donc, en quelque sorte, c’est incontestable. Je l’écris, il m’appartient. Tu vas le lire, là seulement il deviendra tien. Mais tu peux aussi tout autant m’écrire. Je n’attends que cela. J’ai envie et besoin du cours de tes pensées, j’ai besoin de te lire. Tu as envie de faire témoignage du passé, fais-moi en profiter. Je veux pouvoir te raconter à tes petits-enfants et arrières petits-enfants. Sais-tu que c’est parmi les choses qui me manquent le plus aujourd’hui ? La mémoire de nos aïeux ! Il est injuste de perdre par manque d’y pourvoir tous les livres de leurs vies. Tu sais : « une bibliothèque qui brûle quand un ancien disparaît ». Nous avons je pense encore assez de temps toi et moi pour en compléter quelques rayonnages. Ces derniers temps j’ai essayé d’entendre parler de Cléophas Jean, et par là aussi un peu d’Isaac. Je te laisse aussi le soin de me dire, puisque de ceux-là tu n’as pas été un témoin, qui étaient Yvonne, Léon, Georges (Yvette* je crois, tu vois on oublie vite) Lucien et tant d’autres. Attention, je n’ai pas besoin de généralités ; j’ai besoin de leur quotidien.
parution effective de mon livre dont voici "l'accroche" en 4° de couverture:
"A 23 ans, Christine se retrouve dans un lit d'hôpital pour des troubles inquiétants. Rapidement une maladie grave s'avère en être la cause
Elle raconte ses préoccupations, la perception qu'elle a du monde hospitalier mais aussi ce qu'elle ressent du regard des autres chaque fois que la porte s'ouvre, celle de sa chambre autant que celle de son esprit"
... d'édition:
15H 15 ce jour 3 Septembre,
alors que j'ai signé avec les éditions Baudelaire pour mon ouvrage "La porte s'ouvre", une autre maison d'édition (la quatrième quand même!) est venu me faire une proposition intéressante que bien sûr, malheureusement
puisque engagé, je n'ai pu accepté.
Néanmoins, j'ai encore quatre ouvrages dans mes tiroirs et trois autres sont
en cours d'écriture... Alors qui sait 😉
La maison, pourtant vieille, avait tenu bon. Était-ce l’angle
qu’elle offrait aux flots l’assaillant qu’elle fendait en deux courants divergents ? Était-ce son assise quelque peu rocheuse qui lui permit de ne pas défaillir ? Ou bien le coeur artisan du père de l’homme l’ayant
si lâchement quittée, qui lui assura cette solidité ? Nul ne saurait raisonnablement le dire. Mirhaoui se félicitait de cette solidité. Amaigrie, épuisée par une quête incessante de pitance, chaque jour
plus difficile à quérir, et par la vaillance des petits si goulus, la têtant sans considération, elle contemplait soulagée le reflux des eaux et espérait sans trop y croire le retour des hommes qui l’avaient trahie.
Aussi triste et terrifiante que fut cette lande d’eau au comportement imprévisible, elle ne l’impressionnait pas autant que ce paysage de désolation accablante. C’était d’autres lieux qui s’offraient maintenant
aux regards, pays étranger et hostile où la vie même semblait avoir disparu. Seuls passaient encore des oiseaux en bandes nombreuses qui se posaient tels des filets lancés et fourmillaient nerveusement la vase. Il fallait bien être des oiseaux pour trouver son compte dans ce désastre. Et ceux là étaient trop gros pour que la pauvre chatte tentât
de les attaquer pour s’en nourrir. Elle savait qu’il lui faudrait attendre quelques jours avant de voir revenir les passereaux, timidement. Bien pénible serait au début sa chasse tant elle était faible et seule. Seules la ruse
et la patience lui permettraient de s’en tirer à bon compte. Mais les quatre chatons affamés lui en laisseraient-ils le temps ?
Le
ciel roulait encore de temps à autre de lourds nuages ; le vent persistait, régulier mais sans violence. Cela avait du bon : on sentait que l’air redevenait bon et sain. Et la terre et les murs, les abris, n’en séchaient que
plus vite. Même s’il était toutefois présent, il ne fallait pas espérer du soleil, trop pâle et point encore chaud, pour revivifier ce pays durement touché par une lune et demi de froid puis de tempête.
Apaisée par l’idée que le cours des choses recouvrerait bientôt une évolution plus ordinaire, Mirhaoui entreprit d’améliorer
le confort de sa petite famille pour se changer de la morosité qui tendait trop à la gagner. Elle espérait pouvoir rapidement retrouver son ancien gîte, si familier, s’y rassurer et quitter ainsi les soupentes bruyantes et
difficiles d’accès. Les petits y étaient nerveux et tentaient maintenant de s’éloigner de la précaire tiédeur de la couche. Les voies y menant étaient trop nombreuses, trop risquées aussi, pour des
chatons inconscients des dangers qui les entouraient. Elle avait à son goût trop de difficulté à les retrouver, puis à les rapporter, d’autant qu’ils s’aventuraient de plus en plus loin. Ils étaient
devenus lourds, vifs, avaient beaucoup grandi.
Depuis quelque temps aussi, ils percevaient nettement les choses, autant de tentations à leur esprit
de découverte, et ne se fiaient qu’à leur vue pour se déplacer. Elle pensait qu’en bas, chez elle, étant donné l’obscurité qui y régnait, ils seraient moins tentés de vagabonder. Elle
se faisait forte de leur opposer des obstacles, pour eux insurmontables, et comptait, pour contenir leur fougue et les retrouver plus vite, sur le peu d’issues du lieu. Il y avait aussi, pour elle, ces allées et venues incessantes du sol au toit
qui la fatiguaient et qui ainsi lui seraient épargnées. Il suffisait déjà qu’elle eût bien du mal à chasser.
Tu vas bientôt me quitter et je le déplore. C’est beaucoup trop tôt. Je nous voulais plus de temps encore. Je peux même te le dire : j’ai envie que tu finisses ta vie auprès de moi. J’ai prévu cela et commencé de m’organiser en ce sens. Nous n’en aurons pas le temps, ni les circonstances, tant pis. Il me manquera donc plusieurs années de ton regard, je vais devoir faire sans. Il faut que je me prépare. Cela ne va pas être facile tu sais. Je comptais tellement dessus. Seulement il faut savoir rester lucide et objectif et les pères sont là pour partir avant les fils, dans l’ordre des choses. Il m’aura plu que nous partions ensemble, du moins pas si longtemps que cela l’un après l’autre. Je dois reconnaître et me rappeler que tu as vécu trente années sans moi. Il faut donc que j’intègre qu’il me faudra, au moins—j’en ai de fait très envie en matière de durée de vie, voire même plus—trente ans de vie sans toi. Je te fais un aveu : je compte vivre bien plus vieux que cela, mais ce n’est pas entièrement moi qui vais en décider et je n’ai pas pris assez de précaution pour ça. Je vais donc devoir vivre avec toi mais d’une autre manière. Tu le fais bien aujourd’hui quant à ton père et ta mère. Toujours l’ordre des choses de la vie. Et puis, je sais bien, tu me l’as dit, tu ne souhaites pas t’éterniser ici-bas.
En cette fin de juillet (tout comme l'an passé) proposition m'est faite de publier un deuxième ouvrage (d'où le titre) avec cette fois semble-t-il de meilleurs atouts de distribution de l'ouvrage.
Je vous tiens au courant...
Voici le lien du premier ouvrage que l'on m'a publié:
C'est une histoire qui se passe au moyen âge tout près de la Loire. Une Chatte met au monde des chatons. L'un d'eux se distingue; c'est l'hitoire de son épopée
Récit d'une jeune femme hospitalisée:
Nous l'accompagnons dans sa découverte du monde hospitalier et ses nombreuses pensées, sur sa vie, sur les siens.
C'est le prochain ouvrage que je vais proposer à l'édition.
extrait:
Thierry. Tu es venu un jour. Tu es grand. Tu es beau à regarder. Tu es vivant. Sans cesse en mouvement. Des projets plein la tête. Combien de fois as-tu essayé de m’entraîner dans ta vie, me faire vivre tes passions, ta force. Je n’ai jamais accepté de te suivre que contrainte, inconsciente de ce que tu m’apportais. Il fallait bien que je te rende un peu de cette vie. Mais que d’énergie tu as dépensé chaque fois pour arriver à m’emmener avec toi. Je n’ai cessé de te tromper durant ces moments de tendresse que je te laissais plus que je ne te les offrais. Je n’avais, sauf de rare fois, pas envie de te suivre. Tu n’es pas l’être qui me complète. Tu n’es pas l’espoir qui sourd de moi de temps à autres. Tu n’es plus là maintenant mais je ne t’en veux pas. Je suis triste. Je ne peux pas t’en vouloir. Or, sans toi aujourd’hui, je ne peux plus avancer. Personne ne sait me prendre la main et m’entraîner dans la vie. Personne n’a su avant. Qui saura après ? Toute notre vie commune n’est qu’un gâchis. Toi et Marie—Marie surtout—en êtes les victimes. Tu t’en sortiras, je le sais. Marie, je l’espère s’en sortira aussi peut-être un jour si elle sait ne pas dépendre de toi. La seule chose dont je suis sûre ne dépend que de moi, mais serai-je capable : il ne faut pas qu’elle dépende de moi. Elle ne serait qu’une réplique de moi-même et il ne faut pas.
Dans ce livre que j'espère un jour finir de composer, je ne glisserai que des textes soulignant les sentiments qu'envers les gens, les choses on peut éprouver.
Loin des sentiments amoureux, purs je dirai, il en est tant d'autres, inavouables ou inavoués, mais qu'il nous plait à formuler, en secret. et puis un jour, nous voulons les créer, les rendre vivants. Alors ont les écrit. En voici un.
Le 11 Avril 2011
Bonjour,
je viens à vous pour une démarche singulière. Il ne m'est pas aisé de l'entreprendre. Je ne suis pas de ceux qui ouvrent leur cœur à l'inconnu.
J'ai l'heur d'avoir d'avoir fait, tantôt votre connaissance, vous avoir rencontrée plutôt, car je ne puis prétendre vous connaître. Vous avez posé sur moi votre regard et j'ai vu votre attention comme accaparée. Vous dire le trouble qu'en moi cela a créé serait une bien pauvre chose. Mieux, vous m'avez écouté, je n'en ai guère l'habitude. Qui plus est, c'est le silence qui a présidé à votre perception de mon humble personne. J'ai juste remarqué la discrétion quant à l'intérêt que vous me portiez. Mais vous fîtes de votre présence une force, un intention peu commune. Quand ce n'était votre regard, j'ai ressenti comme la force de votre pensée. Je ne sais si j'ai le pouvoir d'ainsi capter l'attention des autres, mais j'ai eu celui de ressentir l'intensité de votre présence à mes côtés.
De vous me sont venus quelques mots, un message que vous m'avez envoyé. J'en suis encore tout troublé. Il y a tant de tendresse dans vos mots que j'en ai été bouleversé. Je n'ai su que vous en remercier. Dès lors je n'ai eu de cesse de vous observer, le peu de fois qu'il nous fut donné de vous rencontrer. Et comme par magie c'est avec plus encore de discrétion que votre attention envers moi s'est manifestée. À ce point que je ne sais si sur votre première impression vous êtes restée. Il est né en moi, dans la longueur du temps qui a séparé nos rencontre l'envie de plus souvent vous retrouver. Mon être a soif de vous connaître sans plus de raison que la gentillesse qu'en premier vous m'avez manifestée.
Est-ce d'un rien de tendresse à laquelle je ne suis pas habitué que je dois de me sentir par vous troublé? Est-ce dans cette sorte de silence qui semble vous personnifier? Est-ce de votre discrétion que je tiens de d'avantage l'envie de vous côtoyer? À l'évidence, je ne saurais risquer d'en formuler l'idée. Vous n'êtes pas rétive à l'idée d'encore nous rencontrer. C'est en aparté que je vous l'ai proposé et vous ne me l'avez pas refusé. Mais depuis, jamais l'occasion ne s'est présentée. C'est comme si vous reportez l'instant de nous y voir confrontés. Et, c'est vrai, je me languis que ce nous, que ce me soit accordé.
Je m'en voudrais de gauchement en votre vie m'immiscer et ne souhaite y prendre que la place que vous voudrez bien m'accorder. Pourtant, lorsque je vous fait part de mon envie de passer du temps à vos côtés, vous ne paraissez en rien y vouloir vous opposer. Qu'en ferons-nous? Je ne sais. Si douce que m'est votre présence, cela ne porte pas de nom. Et il ne faut jamais, de rien, prédisposer.
Parfois, l'image de votre visage, de votre présence m'accapare. J'imagine vos gestes, quelques uns de vos mots, ceux qu'il m'a été donné d'entendre, c'est comme si je vous sentais à mes côtés. Et mon cœur ne sait alors se départager, entre le silence triste de votre absence et cette sorte d'imprégnation que vous inspirez en en moi. Je vois vos mains, déliées, aux ongles soignés, juste une peu pâles, qui caressent les choses plus qu'elles ne s'en emparent et me vient l'envie de les glisser dans les miennes, comme pour les réchauffer;
A certain moment, il m'arrive d'entendre le frôlement de vos pas sur le sol. Or, bien sûr, je sais que vous n'êtes pas là, puisque nous ne nous sommes pas appelés pour nous rencontrer. Je dois dire, d'ailleurs, que je crains quelque peu notre prochaine entrevue. Nous devions déjà nous croiser depuis que j'ai demandé à vous voir. Sans que je puisse savoir pourquoi, cela ne s'est pas fait et vous avez décliné les invites que je vous ai faites. Je n'ai rien voulu subodorer de ces indispositions. Pourtant elles me laissent craintifs. Vous dérangerais-je? Il me plait au contraire de penser que vous voulez ne rien presser et que peut-être, tout comme moi, vous vous installez dans cette sorte de désir qui tend l'esprit, se donne le temps d'apprécier l'envie qu'il y a de se revoir sans rien précipiter.
À vrai dire, il ne m'est aucune arrière pensée. Je ne veux que goûter le plaisir de vous découvrir. Je ne sais de nous que le plaisir qu'il y a de partager une belle amitié et préfère à tout autre chose que rien n'y soit gâché.
Mais je ne peux m'empêcher de penser que vous soyez de ces femmes qui n'osent rien décider, que l'envie de susciter quelque sentiment séduit. Et il me faut aussi ne pas oublier votre passé—dont je ne sais rien—qui peut vous porter à une extrême prudence. Il n'est plus désagréable aventure que celle de s'enjouer pour un devenir s'avérant dans le temps décevant. Et si c'est vrai, j'aime cette part de vous, cette prudence autant que je déteste qu'on ait pu de vous abuser, ou même seulement vous contrarier.
Je peux en revanche de vous beaucoup espérer, c'est certain. L'attention que vous portez aux belles choses et plus encore si ce sont de petits riens naturels dans la vie. Je connais puisque vous me l'avez montré, et dit même, toute l'attention que l'on peut aux autres porter. Ne m'avez vous pas dit :«Tu es quelqu'un de merveilleux, non seulement tu nous ouvres ta maison, mais aussi ton cœur en nous tendant la main...»? Même si je ne veux d'une seule phrase tendre toute l'espérance que je puis vous porter, il m'est impossible de l'oublier.
Je ne suis plus de ceux, j'en ai passé et loin l'âge, qui s'emportent à partir d'une impression. J'ai moi aussi un passé, et nul envie de le voir se renouveler. Je vous crois un joyau que l'on a point encore sorti de son écrin, dont je n'ai reçu qu'une image. C'est de ce trésor que je veux partir à la découverte, et ce, sans même que vous le sachiez.
C'est pourquoi je vais remiser cette lettre, afin de ne pas vous alerter. Un jour peut-être il me sera donné de la vous montrer. Ce jour sera celui d'une certitude: celle que ni vous, ni moi ne nous soyons fourvoyés.
Je vous embrasse avec tendresse, et attend, encore, toujours, de mieux vous rencontrer.
Tout de franche attention votre dévoué.
Le premier roman que j'ai écrit. Roman d'anticipation. Deux jeunes gens se rencontrent, apprennent à se connaître et décident de partir à la recherche des secrets de leur immense cîté:
Et déjà elle entrainait Joseph dehors. Elle lui prit le bras comme si Ils se connaissaient depuis longtemps et se mit à lui parler d'abondance. Joseph se sentit mieux très rapidement et son esprit se porta tout entier vers la jeune femme dont il pensa que, toute sauvage qu'elle semblait, elle devait souvent se sentir bien seule elle aussi. Il remarqua même que c'était la seule jeune personne qu'il avait rencontré dans le quartier. Leur visite lui confirma cette impression, la moyenne d'âge en ces lieux lui parut très élevée.
Josiane, tout en marchand, l’orientait de gestes doux mais précis, lui racontait, mêlé de descriptions, les noms des lieux, des anecdotes apprises de telle ou telle personne. Joseph remarqua qu’ils n’avaient pour ainsi dire pas cessé de monter. A la longue, leur balade lui parut bien fatigante, mais il avait retrouvé sa joie d’être. Jamais auparavant il n’avait passé autant de temps, parcouru autant de distance à l’air libre et, ici, en ce monde étrangement nouveau pour lui, l’air lui semblait plus pur.
Ils arrivaient maintenant sur une grande plateforme naturelle, sorte de léger dôme presque nu. La surface était couverte de restes de mur, bas, à la crête déchiquetée, faisant apparaître leur constitution. Irréguliers et, de loin, d’apparence floconneuse, ils étaient, vus de près, un assemblage de poudre compacte maintenant scellés entre eux des blocs durs de différentes grosseurs. Certains de ces blocs étaient tailladés de rayures dessinant des arabesques et parfois se moulant en des formes étonnantes qu’à bien y regarder on pouvait assimiler à des visages. Encore que ceux-ci n’avaient rien de comparables à ceux des hommes. Les murets bizarrement cheminaient sur le sol et traçaient des allées plus ou moins larges, sinueuses, constituaient par leur ensemble un véritable labyrinthe et essaimaient çà et là des espaces ronds, carrés, crénelés.
Alors que Josiane l’observait en souriant, Joseph, stupéfait en découvrant cet imbroglio, resta immobile. Il regardait tour à tour dans toutes les directions, ne parvenant pas à déchiffrer ce que pût être un tel assemblage.
--C’est une des plus prestigieuse place de notre quartier et peut-être même de l’Urbi
--Qu’est-ce qu’on y faisait ?
--Récemment (enfin le plus près de nous) c’était un endroit très visité pour sa beauté et son charme...
Voici un extrait (dans les débuts) du livre que j'ai écrit à mon Père. Pour Mon Père !
Il a eu le temps de lire avant que de partir dans les strates de l'abandon de l'envie de vivre, et surtout avant que les accidents de santé se fassent si dangereux qu'il en ressortait amoindri.
c'est le témoignage d'un fils à son père de toute la fierté qu'il a eu à l'être...
... « On » m’avait laissé entendre que tu ne le souhaitais pas, ou que ce n’était pas à moi de le faire, j’ai bien compris moi que tu avais besoin d’éclaircissements, de quelque assurance, et que j’étais le mieux placé pour les obtenir. Je les tiens à ta disposition. Or nous n’avons pas eu besoin de les exprimer à claire voix, quelques mots on suffit pour que l’on se comprenne, que tu saches l’exactitude de la situation, en général, tu as très bien saisi de quoi il retourne et tiens confirmation de ce dont tu te doutais. Te voilà, non rassuré, mais conforté, c’est toi qui ensuite me donneras le pouvoir d’en faire ce qu’il est possible… J’ai commencé déjà, sans ton accord clair. Il m’a suffi d’un : « c’est bien » pour me donner le feu, non vert, mais orange (prudence donc, ne t’inquiète pas, je le sais très bien) et j’ai commencé de poser les jalons de ce que nous aurons à mener ensemble. Là, je suis d’accord avec ma chère sœur, attendons que tu sois rentré de ton intervention, certaines choses méritent que l’on se donne du temps. Elle parlait de mettre de l’ordre dans tes affaires, moi j’en suis à le faire—et toi aussi—quant à ce qui est à dire, à ce que les nôtres commencent de prendre la mesure de la situation.
Sibyllin ? Pas tant que ça, c’est de toi, de nous, et à toi que je parle, nous nous comprenons. Je veux seulement que nous nous organisions.
Je ne dirai pas que le temps presse. Je crois qu’il faut que nous sachions nous le donner, à la mesure de chacun, pour ne pas en arriver à ta mort avec le sentiment d’en avoir manqué. Personne ne peut être en mesure de nous en donner la durée, à nous de nous adapter. C’est pour cela que je t’écris maintenant, sans trop me presser, mais sans perdre de temps.
Mon but, c’est que tu me lises. Tu n’as lu qu’un livre de moi et je ne goûte pas les hommages posthumes. J’ai vraiment envie que tu me suives d’où tu iras avec le minimum de connaissance de moi, de ce que c’est pour moi d’avoir un père comme toi. J’entends bien d’ailleurs, de là-bas, que tu me guides, m’inspires, me fasses autant de clin d’œil que tu voudras.
Celui là est achevé d'écrire le 31 Mai 2014
Quelque soit l'extrait : il ne pourrait être représentatif du contenu. C'est dire qu'il est un peu particulier...
Je vous le raconte:
Parti d'un constat--on retient plus souvent les mésaventures, les éléments de vie péjoratif, nos fardeaux--j'ai choisi de prendre pour point de départ à chaque réflexion un joli souvenir de ma vie. J'ai suivi à peu près le cours chronologique de mes beaux souvenirs. Puis, chaque fois, j'essaie de me livrer ma propre analyse en exposant cette sensation, cette impression à l'échelle de tout un chacun, pour tenter de l'expliquer aux autres, souvent, au moins au début, plus âgés que ceux de la période considérée. J'essaie de tirer les enseignements de ce que j'ai éprouvé.
C'est une manière d'énoncer ce que je crois. J'en tire le sous-titre de l'ouvrage "souvenirs..." " appuyés sur ce que je crois"
Il y a fort longtemps que je pensais à cet ouvrage mais je n'avais pas trouvé l'accroche qui m'était nécessaire pour l'écrire. Je ne voulais pas que ce fut un livre à l'allure sentencieuse. En partant de mes souvenirs, j'éclaircis les photos jaunies, en quelque sorte ; et puis, je crois que c'est aussi une façon de bien rester à la mesure de qui va éventuellement me lire.
J'espère aller loin dans ce livre. D'ailleurs il n'est pas impossible qu'il me faille en faire plusieurs tomes. Deux pour le moins. Car fatalement arrivera--je n'ai que 57 ans-- un moment où il me faudra plus me projeter vers le futur que m'appuyer sur le passé.
Je souhaite seulement que ce futur soit aussi dénué de passéisme que je tente d'exclure de ce début de livre... en voici la conclusion, enfin si on peut dire:
En manière de conclusion...
A mon sens, l'homme est naturellement bon. Il n'est pas besoin de Jean-Jacques Rousseau pour me l'enseigner. J'ai eu tout loisir pendant plus de cinquante ans de m'en rendre compte.
S'il m'est des détracteurs, ce doit être qu'ils ont eu bien de la peine à vivre et je le déplore. L'homme ne devrait pas être un loup pour l'homme, il a bien plus à gagner en dispensant bonté, respect et amour. Je crois que j'ai été clair dans ce livre pour n'avoir pas à d'avantage signifier que c'est ce que je voulais dire. Il lui suffit d'observer avec intention louable, dénué de parti pris, désireux d'équité, promulguant l'avantage désintéressé pour avancer dans sa vie sur d'agréables chemins. Il lui suffit de regarder les choses avec une franche honnêteté pour bien les comprendre et de ne pas en abuser.
Cela s'apprend, je le reconnais.
J'ai voulu montrer l'avantage qu'on a de promouvoir les choses justes avec simplicité. Je ne sais si j'y suis parvenu. Mais je suis sûr de n'avoir en aucun moment été animé de fiel. Tout au plus me suis-je permis quelque fermeté, dureté par endroit. Or, n'est-ce pas juste que cela? J'ai voulu, même en m'en défendant par endroit faire montre qu'avec beaucoup d'amour en soi on peut aller très loin vers l'autre, sans lui porter ombrage. Je dis que la probité est une valeur inestimable—et je n'en prône jamais de valeur, elle me sont la lie de la pensée humaine—l'exception confirme encore donc la règle. Si chacun tend ce qu'il a de simplicité et de bienveillance, il n'est nulle raison d'avoir autour de nous de conflits durables.
En revanche il faut bien considérer que plus tôt on accepte ces vues et on en reçoit l'enseignement et plus il est facile d'y évoluer, de comprendre, d'expliquer. Je suis grand-père aujourd'hui et c'est bien tout cela que je vais tenter de montrer non seulement à mes petits enfants mais à tout autre et non seulement maintenant mais depuis bien longtemps déjà. Certes, jusqu'ici je n'y suis pas toujours arrivé. C'est qu'il faut à l'être—plus que l'homme, donc—beaucoup de magnanimité et de patience pour vivre simplement heureux de ce qui l'entoure.
Je ne me départis pas du fait que tout ne soit pas rose. J'ai la pleine conscience de cela. Il y a uniquement que je me refuse à en faire une chose grande, à m'indigner de certaines petitesses et que je me porte à les contre-balancer plutôt qu'à pester à leur endroit. On dit qu'il faut savoir raison garder. C'est une formule mais à bien y penser c'est loin d'être une recette: c'est un savoir vivre. Un de mes amis (même de courte date je le tiens pour tel) que j'ai cité dans cet ouvrage avance sensiblement les mêmes choses que moi mais éclairées d'un autre jour. À chacun sa lumière, il n'y a pas de vraie prophétie.
Puisqu'il me faut finir et j'y tiens en bonne note, je vous cite un dont certains doutent qu'il ait pu existé. À ce point qu'il n'a rien laissé de lui même, tout par d'autres a cheminé, mais je suis sûr que tel homme ait pu être et que sans bondieuserie il puit encore partout exister:
« Aimez-vous les uns les autres comme moi même je tente de vous aimer.»
Tout comme mon propre Père me l'a enseigné !
Merci d'être ce que vous êtes et
de m'avoir suivi jusque là.
Derniers commentaires
03.10 | 09:01
Bonjour Etienne j'aimerai avoir de tes nouvelles,je peins toujours
Amitiés Suzanne
31.01 | 16:28
j'aime vos aquarelles ou l'on peut frôler la sensibilité dans la touche fondue ou émane le mystère
31.01 | 16:07
quel plaisir ce voyage a travers vos mots qui nous laisse un gout miel et d'encore
10.12 | 12:34
Merci beaucoup Anne
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