12. janv., 2019

je rumine

Samedi 12 Janvier 2019

       Je rumine

    Je suis allé tantôt sur le site internet de l’Académie Française. J’y ai lu entre autres un superbe article-document sur la beauté et la richesse de la langue française, ce qui la distingue de ses « cousines » (Italienne et espagnole), mettant aussi en garde sur « ce qui se dit et ne se dit pas ». C’est un peu le nom thème d’arguments émis sur ces pages en faveur de notre belle langue.

    Bien évidemment, on ne s’attend pas en pareil endroit à des pamphlets fulminant sur ses errances et son dévoiement.

   En fait, au départ de ma démarche figure la recherche de l’origine de certaines règles visant à « surveiller » l’évolution de la langue. J’en ai été réduit à poser la question, ne parvenant pas à m’y retrouver dans la myriade d’articles publiés sur le site, ce même avec l’aide du moteur de recherche (il attend de nous des questions bien précises, appels à la règle, significations de mots)

    Afin de ne pas paraître cloche dans ce temple du bon usage des mots, de la syntaxe, de la règle grammaticale, j’ai soumis à l’appareil quelques mots que j’ai vus utilisés dans des textes. J’escomptais m’en servir pour point de départ de ma question argumentaire que je vous cite ici :

    Pourquoi les nouveaux verbes créés et ceux issus des néologismes font tous partie du premier groupe de conjugaison, entendez les verbes en ER et pourquoi non des deux autres groupes.

    Et de citer en exemple de mots que je trouve admirables, lus très récemment il est vrai, raison de leur prégnance à mon esprit, comme ardoir (verbe du troisième groupe) et arsir, verbe du deuxième groupe. Le dictionnaire même et correcteur orthographique automatique du site de notre sacro-sainte institution de la langue ne les reconnais pas. J’ai bien dit : reconnais, je ne prétends pas qu’il ne les connaisse pas. Même la quatrième version du dictionnaire officiel de la langue française ne semble pas les retrouver (de 1762, s’il vous plait !)

    Je me dois donc ici de vous en dire leur signification, commune puisqu’ils sont synonymes… d’enflammer (tiens, au passage, verbe du premier groupe). Et j’ai envie de vous poser cette question : « Lequel trouve le plus de grâce à votre compréhension voire votre appréciation ? »

    J’attends, ne soyons pas trop pressés tout de même, la Vieille Dame a ses langueurs bien compréhensibles, la réponse des sages. J’attends d’ailleurs surtout celle de leurs acolytes, adjoints à la commission du dictionnaire, car je serais très surpris que même l’assistante en personne de Madame la Secrétaire Perpétuelle soit chargée par cette dernière de me donner réponse. Je ne manquerai pas, qui sait, in extenso, de vous en faire part. Cela doit valoir son extrait de jus de mot !

    En attendant, avouez qu’il est assez frustrant de voir l’expression de nos verbiages réduits à de si simpliste, courte et fade expression : utilisation du minimum en matière de création de vocabulaire, qui plus est bien plus souvent édictés par la technologie si friande de diriger l’usage du langage en créant ses propres néologismes.

    Eh bien oui ! Issue de deux nobles langues—mortes, certes—la notre ne sait plus guère, sauf pour des mots d’ordre scientifiques, savants, aller puiser les bases de ses nouveautés dans ses racines. Et quand bien même irait-elle chercher dans d’autres idiomes ses bases nouvelles : pourquoi pas. Nous empruntons assez à d’autres langues de jolis mots. Notre belle langue est plurielle, disparate, d’une richesse incommensurable en raison même du puisage qu’elle a fait de ses nouvelles appellations des choses au cours du temps, de ses croisades, de ses luttes contres d’autres régions du globe, de ses conquêtes territoriales (même éphémères), des invasions qu’elle a subies, que sais-je encore… Elle peut bien faire—et ses représentants illustres en son nom—poursuivre cette entreprise, que diable (Tiens voilà que mon verbiage emprunte à Monsieur d’Ormesson !).

    Vous comprenez maintenant peut-être mon titre ? Oui, je rumine le sujet, et ce n’est pas d’hier. Et je peux aller jusqu’à dire tant j’ai rencontré de silence dans les couloirs virtuels de l’auguste institution : je fulmine !

 

P.S. : En fait si, on retrouve bien les mots arsir et ardoir sur le site de l'Académie Fançaise. Mais pas dans la partie dictionnaire. A partir du moteur de recherche général du site

Dont acte.

Derniers commentaires

03.10 | 09:01

Bonjour Etienne j'aimerai avoir de tes nouvelles,je peins toujours
Amitiés Suzanne

31.01 | 16:28

j'aime vos aquarelles ou l'on peut frôler la sensibilité dans la touche fondue ou émane le mystère

31.01 | 16:07

quel plaisir ce voyage a travers vos mots qui nous laisse un gout miel et d'encore

10.12 | 12:34

Merci beaucoup Anne

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